Je propose des ateliers sur l’écriture de soi et suis heureuse en lisant cette interview de Boris Cyrulnik dont je résume deux passages :
« Écrire permet d’échapper au réel et de sublimer la souffrance. En exprimant notre vécu, l’écriture donne du sens à l’incohérence, au chaos, elle comble le gouffre de la perte et crée un sentiment d’existence. De simple témoin impuissant, l’auteur devient créateur de ce qu’il raconte.
Nous, les humains, nous pouvons souffrir deux fois : une première fois lors du coup que nous recevons dans le réel, puis une seconde fois lors de la représentation du coup. Écrire nous oblige à nous décentrer pour faire du trauma une représentation remaniée.«
Ce qui est vrai pour les traumas majeurs, comme l’enfance orpheline de Boris Cyrulnik, l’est aussi pour tous les aspects de la vie, y compris les plus lumineux.
En réunissant les textes que j’ai écrit durant les ateliers (car bien que j’anime, j’écris comme les participants), j’ai ressenti le bienfait de cette pratique. J’ai aussi trouvé du sens là où, avant d’avoir écrit, je percevais de l’incohérence ou de l’anecdotique.